40 - La piété filiale et la gentillesse avec les proches

 

Dieu le Très-Haut a dit:

1. Chapitre 4 - verset 36: «Adorez Dieu et ne Lui associez rien. Faites du bien avec les deux géniteurs, le proche, les orphelins, les miséreux, le voisin très proche, le voisin de côté, le compagnon permanent, l'étranger de passage et ce que vous possédez par la voie légale».

2. Chapitre 4 - verset 1: «Et craignez Dieu au nom de qui vous vous implorez les uns les autres ainsi que les liens de parenté».

3. Chapitre 13 - verset 21: «Ceux qui maintiennent les liens que Dieu a ordonné de maintenir».

4. Chapitre 29 - verset 8: «Nous avons recommandé à l'homme de bien traiter ses deux géniteurs».

5. Chapitre 17 - versets 23 et 24: «Ton Seigneur en a décidé ainsi: que vous n'adoriez que Lui et de traiter les deux géniteurs avec bienveillance. Si l'un d'eux ou tous deux atteignent chez toi la vieillesse, ne leur dis pas «ouf», ne leur réponds pas avec brutalité et tiens-leur un langage généreux. Baisse pour eux l'aile de l'humilité par miséricorde et dis: «Seigneur! Aie-les en Ta clémence comme ils m'ont élevé enfant».

6. Chapitre 31 - verset 14: «Nous avons recommandé à l'homme ses deux géniteurs. Sa mère l'a porté en allant d'affaiblissement en affaiblissement. Son sevrage se fait au bout de deux ans. Rends grâce à Moi et à tes géniteurs!»

 

Quant aux Hadiths:

312. 'Abdullàh Ibn Mas'ùd (das) a dit: «J'ai demandé au Prophète (bsdl) : «Quelle est l'œuvre la plus aimée de Dieu exalté?» Il dit: «La prière à son heure». Je dis: «Et puis? Il dit: «La piété filiale». Je dis: «Et puis? «Il dit: «Le combat au service de Dieu». (ura)

 

313. Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu (bsdl) a dit: «Un enfant ne peut s'acquitter de sa dette vis-à-vis de son géniteur à moins que, le trouvant esclave, il le rachète et l'affranchit». (Rapporté par Moslem)

 

314. Selon lui encore, le Messager de Dieu (bsdl) a dit: «Celui qui croit en Dieu et au jour dernier, qu'il reçoive généreusement son hôte. Celui qui croit en Dieu et au jour dernier, qu'il soit gentil avec tous ses parents. Celui qui croit en Dieu et au jour dernier, qu'il dise une bonne chose ou qu'il se taise». (ura)

 

315. Toujours selon lui, le Messager de Dieu (bsdl) a dit: «Dieu exalté a fait les créatures. Quand II finit de les créer, les liens de la parenté se levèrent et dirent: «Nous voici debout devant Toi à la façon de celui qui se met sous Ta protection contre la rupture des liens de la parenté». Il dit: «Oui. Acceptez-vous que Je reste lié à celui qui vous respecte et que je rompe avec celui qui vous rompt?» Ils dirent: «Oui». Il dit: «c'est un droit qui vous est désormais acquis». Puis le Messager de Dieu (bsdl) dit: «Lisez si vous voulez ces versets: «Mais qui sait si, une fois au pouvoir, vous n'allez pas semer la corruption sur terre et rompre les liens sacrés de la parenté? (22). Ce sont ceux-là que Dieu a maudits. Il les a rendus sourds et a rendu leurs yeux aveugles (23)». (Chapitre 47). (ura)

 

316. Selon lui encore, un homme vint chez le Messager de Dieu (bsdl) et lui dit: «O Messager de Dieu! Quel est celui qui mérite le plus que je lui tienne compagnie?» Il dit: «Ta mère». Il dit: «Et qui encore?» Il dit: «Ta mère». Il dit: «Et qui encore?» Il dit: «Ta mère». Il dit: «Et qui encore?» Il dit: «Ton père».(ura)

317. Toujours selon lui, le Prophète (bsdl) a dit: «Fi, le sot qui..., fi, le sot qui..., fi, le sot qui a rejoint dans leur vieillesse ses deux parents ou l'un d'eux et qui n'est pas entré au Paradis». (ura)                                              

 

318. Selon lui encore, un homme dit: «O Messager de Dieu! J'ai des proches parents envers qui je respecte les liens de parenté et qui ne le font pas avec moi. Je leur fais du bien et ils me font du mal. Je les traite avec gentillesse et ils me traitent brutalement». Il lui dit: «Si tu es vraiment tel que tu viens de dire, c'est comme si tu leur faisais avaler sans eau de la cendre brûlante. Tu ne cesseras pas de trouver en Dieu un soutien contre eux tant que tu te conduiras ainsi».

 

319. Selon Anas (das), le Messager de Dieu (bsdl) a dit: «Celui qui aimerait bien qu'on élargisse sa subsistance et qu'on retarde l'échéance de sa mort, qu'il se montre bon avec ses proches!» (ura)

 

320. Selon lui encore, Abou Talha était parmi les Ansàrs le plus gros propriétaire de palmiers. Sa palmeraie qui lui était la plus chère s'appelait «Bayruhà». Elle faisait face à la mosquée et le Messager de Dieu (bsdl) y entrait souvent pour y boire une eau suave. Quand descendit ce verset: «Jamais vous n'atteindrez la bienfaisance jusqu'à ce que vous dépensiez de ce que vous aimez». Abou Talha se leva et se dirigea vers le Messager de Dieu (bsdl). Il lui dit: «O Messager de Dieu! Dieu, béni par Lui-même et exalté, dit: «Jamais vous n'atteindrez la bienfaisance jusqu'à ce que vous dépensiez de ce que vous aimez». Or, detous mes biens, c'est «Bayruhâ qui m'est la plus chère. C'est désormais une offrande à Dieu dont j'espère la récompense dans ce monde et dans l'autre auprès de Dieu exalté. Place-la donc, ô Messager de Dieu! dans l'endroit que Dieu te fait voir!» Le Messager de Dieu (bsdl) lui dit alors: «Bravo! Bravo! Voilà donc un placement gagnant! J'ai bien entendu ce que tu viens de dire et je suis d'avis que tu la partages entre tes proches parents». Abou Talha dit: «C'est ce que je vais faire, ô Messager de Dieu!» et il la repartit entre ses proches et ses cousins. (ura)

 

321. Selon 'Abdullâh Ibn 'Amr Ibn Al 'As (das), un homme vint au Messager de Dieu (bsdl) et lui dit: «Je te fais acte d'allégeance en m'engageant à l'exil (à Médine) et à la guerre sainte dans l'espoir d'un salaire de Dieu exalté». Il lui dit: «As-tu l'un de tes deux parents encore en vie?» Il dit: «Oui, les deux même». II dit: «Retourne auprès de tes parents et tiens-leur bonne compagnie!» (ura)

 

322. Selon lui encore, le Prophète (bsdl) a dit: «Celui qui respecte les liens de la parenté n'est pas celui qui rend le bien par le bien mais c'est celui qui continue à respecter ces liens quand même ses proches les rompent». (Rapporté par Al Boukhâri)

 

323. Selon 'Àisha (das), le Messager de Dieu (bsdl) a dit: «Les liens de parenté s'accrochent au Trône de Dieu en disant: «Celui qui nous respecte, que Dieu reste lié à lui! Et celui qui nous rompt, que Dieu rompe avec lui!». (ura)

 

324. On rapporte au sujet de la mère des Croyants, Meymouna Bent Al Hâreth (das), qu'elle affranchit une fois une esclave sans en demander la permission au Prophète (bsdl). Quand vint son jour où il se consacrait à elle, elle lui dit:

«As-tu remarqué, ô Messager de Dieu! que j'ai affranchi mon esclave?» Il dit: «est-ce que tu l'as vraiment fait?» Elle dit: «Oui». Il dit: «Si tu l'avais donnée à tes oncles maternels ton salaire en aurait été plus grand». (ura)

 

325. Asrnà' (das), fille de Abou Bakr, le très véridique, (das) a dit: «Du temps du Messager de Dieu, (bsdl), ma mère vint me rendre visite alors qu'elle était encore idolâtre. J'ai été prendre conseil à son sujet auprès du Messager de Dieu (bsdl). Je lui dis: «Ma mère est venue me demander quelque chose. Dois-je lui faire du bien?» Il dit: «Oui, sois bonne avec ta mère!» (ura)

326. Selon Zaynab Aththaqafîa (das), la femme de 'Abdullàh Ibn Mas'ùd (das), le Messager de Dieu (bsdl) a dit: «O femmes! Faites l'aumône même en prélevant de vos bijoux!» Elle dit: «Je retournai auprès de 'Abdullàh Ibn Mas'ùd je lui dis: «Tu es un homme peu riche et le Messager de Dieu (bsdl) nous a ordonné de faire l'aumône. Va lui demander si mon aumône reste valable si je te la donne à toi et à tes enfants sinon je la donne à d'autres que vous». 'Abdullàh dit: «Va plutôt toi-même le lui demander!» Je partis donc et voilà qu'une femme des Ansàrs était devant la porte du Messager de Dieu venant lui poser la même question que moi. Le Messager de Dieu (bsdl) nous étant couvert par le respect que nous lui devions, ce fut Bilâl qui sortit à notre rencontre. Nous lui dîmes: «Va dire au Messager de Dieu (bsdl) que deux femmes sont à sa porte et lui demandent si leurs aumônes sont valables si elles les donnent à leurs maris et à des orphelins a leur charge. Ne lui dis pas qui nous sommes». Bilâl entra auprès du Messager de Dieu (bsdl) et lui posa la question. Le Messager de Dieu (bsdl) lui dit: «Et qui sont-elles?» Il dit: «Une femme des Ansàrs et Zaynab». Le Messager de Dieu (bsdl) dit: «Laquelle des Zaynabs?» Il dit: «La femme de 'Abdullàh». Le Messager de Dieu (bsdl) dit: «Elles ont un double salaire: le salaire de la parenté et celui de l'aumône». (ura)

Commentaire

Ce Hadith vient nous montrer qu'on peut donner ses aumônes légales (Zakât et Fitra) à ses proches parents et que cela est même préférable. Il s'agit des parents dont on n'a pas la charge obligatoire. L'épouse, les enfants mineurs et les géniteurs par contre n'ont pas droit à ces aumônes. Pour ce qui est des enfants cela concerne ceux qui ne sont pas en âge de travailler. Les enfants adultes qui sont dans le besoin peuvent alors recevoir les aumônes de leurs géniteurs.

 

327. Selon Abou Soufyàn Ibn Harb (das), dans son long récit au sujet de l'histoire de Héraclès, Celui-ci a dit à Abou Soufyàn: «Qu'est-ce qu'il vous ordonne de faire?» (il voulait parler du Prophète - bsdl). Je dis: «II dit: «Adorez Dieu tout seul et ne lui associez rien. Abandonnez ce que disent vos pères (comme fausses croyances)». Il nous ordonne de pratiquer la prière et nous recommande la sincérité, la fuite de tout péché et de toute action vilaine ainsi que le respect des liens de la parenté». (ura)

 

328. Selon Abou Dharr (das), le Messager de Dieu (bsdl) a dit: «Vous conquerrez une terre où l'on parle des fractions du dinar et du dirham (les carats). Dans une autre version: «Vous conquerrez l'Egypte et c'est une terre où l'on parle de carats. Recommandez-vous la bienveillance à l'égard de ses habitants».

Dans une autre version: «Quand vous l'aurez conquise, soyez bons avec ses habitants car ils ont sur vous les droits de protégés et les droits de la parenté - ou il a dit: «Les droits de protégés et les droits de parents par alliance». (Rapporté par Moslem)

Commentaire

Le Prophète (bsdl) a non seulement prédit avec certitude la prochaine conquête de l'Egypte, mais a vivement recommandé ses habitants pour deux ou trois raisons. D'abord, parce que tout pays qui accepte la loi de l'Islam devient un pays protégé et a ainsi droit a toute considération et à toute assistance.

Ensuite, parce que la mère d'Ismaël et de la race arabe est Hagar, cette princesse égyptienne offerte par Pharaon à Abrahàm. Enfin, il y a une parenté par alliance du fait de Marie la copte que le roi d'Egypte offrit au Prophète (bsdl) qui l'épousa après sa conversion à l'Islam et en eut son fils Ibrahim qui mourut en bas âge. Le Prophète (bsdl) qualifiait l'Egypte de futur «carquois» (Kinana) des forces de l'Islam et l'Egypte s'avéra par la suite comme la principale réserve de l'Islam en armes et hommes courageux, ce qui permettra ses futures conquêtes à l'Est comme à l'Ouest ainsi que ses brillantes victoires sur les Croisés et sur les Tartares.

 

329. Selon Abou Hourayra (das), quand fut révélé ce verset: «Mets en garde tes parents les plus proches», (chapitre 26 - verset 214), le Messager de Dieu (bsdl) invita chez lui les membres de la tribu Qoreysh. Il s'adressa à la tribu dans son ensemble et à chacun de ses clans en particulier. Il dit: «O fils de 'Abd Shams! O fils de Ka'b Ibn Lou'ay! Sauvez vos propres personnes du Feu! O fils de Mourra Ibn Ka’b Sauvez vos propres personnes du Feu! O fils de 'Abd Manâf! Sauvez vos propres personnes du Feu! Ofils de Hashem! Sauvez vos propres personnes du

feu! O fils de ‘Abd Al Mottaleb! Sauvez vos propres personnes du Feu! O Fatima (sa fille)! Sauve ta propre personne du Feu car je ne possède pour vous aucune parade contre Dieu si ce n'est les droits de la parenté que j'honorerai d'ailleurs comme il se doit». (Rapporté par Moslem)

 

330. 'Amr Ibn Al 'As (das) a dit: «J'ai entendu le Messager de Dieu (bsdl) proclamer à voix haute et publiquement: «Les hommes des Bani Untel ne sont pas mes soutiens. Mes seuls soutiens sont Dieu et les vertueux parmi les Croyants. Ils me sont cependant attachés par des liens de parenté que j'honore comme il se doit». (ura texte d'Al Boukhâri)

 

331. Selon Abou Ayoub Al Ansàri (das), un homme dit: «O Messager de Dieu! Informe-moi d'une œuvre qui me fasse entrer au Paradis et qui m'éloigne de /l'Enfer». Le Prophète (bsdl) lui dit: «Tu adores Dieu sans rien Lui associer. Tu pratiques correctement la prière. Tu t'acquittes de l'aumône légale et tu fais du bien avec tes proches». (ura)

 

332. Selon Ibn 'Amer (das), le Prophète (bsdl) a dit: «Quand l'un de vous rompt son jeûne qu'il le rompe avec une datte car il y a là une bénédiction. S'il ne trouve pas de datte que ce soit avec l'eau car elle lave toutes les impuretés». Il dit encore: «L'aumône faite au pauvre est une simple aumône et, au proche, elle en compte deux: une aumône et un respect des liens de parenté». (Rapporté par Attirmidhi)                          :

 

333. Ibn 'Omar (das) a dit: «J'avais une femme que j'aimais et que (mon père) 'Omar détestait. Il me dit: «Répudie-la!» et je refusai. ‘Omar (das) alla trouver le Prophète (bsdl) et lui en parla. Le Prophète me dit alors: «Répudie-la!».(Rapporté par Abou Dawùd et Attirmidhi)

334. Selon Abouddardà’ (das), un homme vint lui dire: «J'ai une femme et ma mère m'ordonne de la répudier». Il dit: «J'ai entendu le Messager de Dieu (bsdl) dire: «Le géniteur est la meilleure porte du Paradis. Si tu veux, perds cette porte ou garde-la». (Rapporté par Attirmidhi)

 

335. Selon Al Barà Ibn 'Âzeb (das), le Prophète (bsdl) a dit: «La tante maternelle est comme la mère». (Rapporté par Attirmidhi)

Plusieurs Hadiths bien connus concernant ce chapitre se trouvent dans les recueils authentifiés. Parmi eux est le récit des compagnons de la caverne et le récit de Joreyj. Tous deux ont déjà été mentionnés. J'en ai supprimé plusieurs pour la concision. Parmi ces Hadiths, le plus important est celui de 'Amr Ibn 'Absa (das). C'est un long Hadith comportant de nombreux ensembles des règles de l'Islam et de sa morale. Je le citerai, si Dieu veut, dans sa totalité dans le chapitre de l'espérance. Il dit entre autres: «Je suis entré une fois chez le Prophète (bsdl) à la Mecque (il voulait dire aux premiers temps de la révélation). Je lui dis: «Qu'est-ce que tu es?» Il dit: «Un Prophète». Je dis: «Et qu'est-ce qu'un prophète?» Il dit: «J'ai été suscité par Dieu exalté». Je dis: «II t'a envoyé porteur de quoi?» Il dit: «II m'a suscité avec la mission de recommander le respect des liens de parenté, de briser les idoles et de faire en sorte qu'on croie à un Dieu unique et qu'on ne Lui associe rien». Il cita le Hadith dans sa totalité et Dieu sait mieux que tous.

 

 

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