3- La patience (ou l’endurance)

 

 

3.200  O vous qui avez cru ! Soyez patients et rivalisez de patience (avec vos ennemis) 

2.155 Nous vous éprouverons sûrement un tant soit peu par la peur, la famine, la réduction des biens, des personnes et des récoltes. Et annonces la bonne nouvelle aux patients.

39.10 …Seuls les patients reçoivent leur salaire pleinement et sans compter (ou : sans subir de jugement)

42.43 Celui qui se montre patient et pardonne, c’est certainement là une marque de caractère.

2.153 O vous qui avez cru ! Prenez aide dans la patience et la prière ! Dieu est certainement avec les patients.

47.31 Oui, Nous vous mettrons sûrement à l’épreuve afin de connaître ceux d’entre vous qui combattent (pour la cause de Dieu) et qui se montre patients et afin d’éprouver vos nouvelles.

 

Les versets concernant la prescription de la patience et montrant sa grande valeur sont très nombreux et notoires. Quant aux hadiths, en voici quelques-uns : 

25. D’après Abou Malek Al Ash’arî (RA), le Messager de Dieu (saws) a dit : « La pureté rituelle (ou la propreté) représente la moitié de la foi – La louange est à Dieu, remplit la balance -u jugement dernier) – Gloire et pureté à Dieu ainsi que la louange (soubhanAllahi wal hamdoullillahi), remplit tout l’espace entre les cieux et la terre – La prière est une lumière. L’aumône est une preuve (de foi sincère) – La patience est une clarté – Le Coran est un argument pour ou contre toi : Tous les hommes prennent le matin le chemin (du marché), il en est qui vend son âme (à Dieu) et qui l’a ainsi affranchie ; et il en est qui la condamne à sa perte éternelle ( en la vendant au Diable) ». (Rapporté par Moslem) 

26. Abou Sa’id Al Khoudri (DAS) rapporte ceci : « Un groupe d’Ansarites (premiers Musulmans de Médine) demandèrent assisstance matérielle au Messager de Dieu (saws) qui la leur donna. Puis ils lui en demandèrent de nouveau et la leur donna. Jusqu’à l’épuisement de tout ce qu’il avait. Une fois qu’il avait dépensé tout ce qu’il possédait, il leur dit : « Tant que je détiendrai quelque bien je n’en serai jamais avare avec vous. Mais celui qui se refuse par fierté d’âme de tendre la main aux autres, Dieu lui sauvegarde sa fierté. Celui qui n’exprime pas son besion, Dieu le met au-dessus du besoin. Celui qui s’astreint de patienter, Dieu lui en donne la force. Nul n’a reçu de don meilleur et plus abondant que celui de la patience ». (URA) 

27. Selon Souhayb Ibn Sinan (DAS), le Messager de Dieu (saws) a dit : « Ce que l’affaire du Croyant est etonnante ! Son affaire ne comporte (pour lui) que du bien, et cette faveur n’appartient qu’au Croyant : s’il est l’objet d’un événement heureux, il remercie Dieu et c’est là pour lui une bonne chose. S’il est victime d’un malheur, il l’endure avec patience et c’est là encore pour lui une bonne chose ». (rapporté par Moslem) 

28. Anas (DAS) a dit : «Quand le Prophète (saws) se sentit bien lourd (sous l’effet de la maladie) il commença par être voilé par les vagues successives de l’agonie. (Sa fille) Fatima (DAS) dit : « Malheur à moi, comme mon père est souffrant ! » Il dit : « Ton père ne connaîtra plus de souffrance après ce jour ». Une fois mort, elle dit : « O père ! Il a répondu à l’appel de son Seigneur. O père ! Les jardins du Paradis ont sa demeure. O père ! Nous faisons part de sa mort à l’Ange Gabriel ». Quand on l’enterra, Fatima dit : « Comment avez-vous eu le cœur de jeter la terre sur le corps du Messager de Dieu (saws) ? (Rapporté par Al Boukhari) 

29. Ousama Ibn Zeyd (DAS), le protégé et le bien-aimé du Messager de Dieu (saws), fils de son bien-aimé (DAS) a dit : «La fille du Prophète (saws) envoya quelqu’un dire à son père : « Mon fils est dans l’agonie de la mort, viens donc nous tenir compagnie ! ». Il lui envoya quelqu’un lui présenter son salut et dire : « Ce que Dieu a pris Lui appartient et c’est à Lui qu’appartient Toujours ce qu’Il a donné. Tous chez Lui est lié à un terme assigné à l’avance. Prends donc patience et espère-s’en la récompense de Dieu ! » Elle lui envoya de nouveau, l’adjurant avec insistance de venir auprès d’elle. Il se leva alors en compagnie de Sa’d Ibn ‘Oubada, de Mou’adh Ibn Jabal, de Oubay Ibn Ka’b, de Zeyd Ibn Thabet et d’autres (DAS). On leva le petit agonisant vers le Messager de Dieu (saws) qui le mit sur ces genoux alors que son âme commençait à bouger et à se troubler. Les yeux du Messager débordèrent de larmes. Sa’d lui dit : «  Qu’est-ce donc que cela, O Messager de Dieu ? » Il dit : « cela est une miséricorde que Dieu le Très Haut a placé dans le cœur de Ses esclaves

(Dans une autre version : « Dans le cœur de qui il a voulu de Ses esclaves. »  ) . Et Dieu n’est Miséricordieux qu’avec ceux de Ses esclaves qui le sont eux-mêmes ». 

Commentaire :

Dans ce hadith on voit que Sa’d Ibn ‘Oubada s’est étonné de voir le Prophète (saws) « faiblir » devant le malheur au point de pleurer. Mais le Prophète (saws) lui répliqua que ce n’était pas de la faiblesse mais de la miséricorde et de la compassion. Si cette miséricorde était une faiblesse, Dieu ne se serait pas nommé le Miséricordieux.

Ce qui est interdit dans le deuil c’est ce désespoir révolté et tapageur que laissaient voir les Arabes avant l’Islam. Ils criaient à tue-tête leur rébellion contre l’arrêt du destin ; ils se frappaient le visage, se griffaient et allaient même jusqu’à déchirer leurs vêtements. Donc les larmes sont une source de miséricorde pour le défunt et un soulagement pour celui qui les verse. Mais tout le reste est un signe d’irrespect et de révolte vis-à-vis de la volonté de Dieu auquel nous devons tout et vers Lequel tout doit retourner en toute justice ; il ne fallait que reprendre ce qui Lui appartient. 

30. D’après Chou’ayb (RA), Messager de Dieu (saws), a dit : « jadis vivait un roi qui avait un sorcier. Quand le sorcier se sentit vieillir, il dit au roi : « Me voilà maintenant âgé. Envoie-moi donc un jeune homme pour que je lui enseigne la magie ». Il lui envoya un jeune homme. Sur son chemin vers le sorcier, le jeune homme rencontra un moine. Il s’assit auprès de lui et écouta ses paroles qui lui plurent. Il faisait ainsi chaque fois qu’il se rendait chez le sorcier. Quand il arrivait auprès du sorcier, ce dernier le frappait pour son retard. Il s’en plaignit au moine qui lui dit : « Quand tu as peur de la colère du sorcier, dis lui :  «  J’ai été retenu par ma famille » et quand tu crains la colère de la famille, dis lui : « J’ai été retenu par le sorcier ».

Entre-temps, voilà qu’une bête énorme interdit le passage aux gens. Le jeune homme dit : « Aujourd’hui je vais savoir qui du sorcier ou du moine à la plus grande valeur ». Il prit une pierre et dit : « Seigneur Dieu ! Si l’œuvre du moine T’est préférable à celle du sorcier, tue cette bête afin de permettre aux gens de passer ». Il la frappa alors avec la pierre et la tua sur le coup. Les gens eurent ainsi la voie libre. Il vint en informer le moine qui lui dit :  « Mon petit, tu es devenu maintenant plus fort que moi puisque tu es arrivé à ce miracle. C’est pourquoi tu vas certainement être mis à l’épreuve. S’il en est ainsi, ne dis à personne où je suis ». Ainsi donc le jeune homme en arriva à guérir l’aveugle de naissance et le lépreux. Il guérissait les gens de la plupart de leurs maladies. L’un des courtisans du roi qui était aveugle en entendit parler et se rendit auprès de lui avec de nombreux cadeaux. Il lui dit :  Tout ce que tu vois là est à toi si tu arrives à me guérir ». Le jeune homme lui dit : « Je ne guéris personne moi-même mais c’est uniquement Dieu le Très-Haut qui guérit. Si tu crois en Dieu le Très-Haut, je Le prierai et Il te guérira ». Le courtisan crut en Dieu et Dieu le guérit. Il se rendit chez le roi et s’assit près de lui comme il en avait coutume. Le roi lui demanda : « Qui donc t’a rendu la vue ? ». Il dit : « Mon Seigneur et Maître ». Il lui dit : « Est-ce que tu as un Seigneur autre que moi ? ». Il dit : « Mon Seigneur et le tien est Dieu ». Le roi le jeta en prison et ne cesa pas de le torturer jusqu’à ce qu’il dénonçât le jeune homme. On fit alors venir le jeune homme et le roi lui dit : « Mon petit, te voilà arrivé à guérir avec ta magie l’aveugle-né et le lépreux et à faire telle et telle chose ». Le jeune homme lui dit : «  Je ne guérit personne mais c’est Dieu le Très-Haut seul qui guérit ». Il le jeta donc en prison et ne cessa de le torturer jusqu’à ce qu’il dénonçât le moine. On fit venir le moine et on lui dit : « Renie ta foi ! » et il refusa de le faire. On ordonna d’apporter une scie qu’on lui plaça sur la raie de ses cheveux. On lui coupa ensuite la tête qui tomba en deux morceaux. On fit alors venir le courtisan et on lui dit : « Renie ta foi ! » mais il refusa. On lui plaça la scie sur la raie de ses cheveux et on lui coupa la tête qui tomba en deux morceaux. On fit enfin venir le jeune homme et on lui dit : « Renie ta foi ! » Mais il refusa. Le roi le jeta à quelques-uns de sa suite et leur dit : « Amenez-le à telle montagne et escaladez-la avec lui. Une fois parvenue à son sommet, demandez-lui de renier sa foi, sinon jetez-le du haut de la montagne. Ils le prirent donc avec eux et escaladèrent la montagne. Il dit : « Seigneur Dieu ! Sauve-moi d’eux par ce que Tu veux ! ». La montagne se mit alors à branler. Ils tombèrent dans le vide et il vint dire au roi : «  Dieu m’a sauvé d’eux ». Le roi le jeta à des gens de sa suite et leur dit : « Allez avec lui et mettez-le dans une grande barque. Une fois arrivés au large, demandez-lui de renier sa foi, sinon jetez-le à la mer ». Ils partirent avec lui et, une fois en pleine mer, il dit : « Seigneur Dieu ! Sauve-moi d’eux avec ce que Tu veux ! ». La barque se retourna et ils se noyèrent. Il vint en marchant (sur l’eau) jusqu’au roi qui lui dit : « qu’ont fait tes compagnons ? ». Il lui dit : « Dieu m’a sauvé d’eux ». Il dit alors au roi : «  Jamais tu ne pourras me tuer si tu ne fais pas ce que je vais t’ordonner de faire. « M’ordonner quoi ? » demanda le roi. « Tu rassembles ton peuple sur un même plateau puis tu me crucifie sur le tronc d’un palmier. Tu prends alors une flèche de mon carquois, tu places la flèche au milieu de la corde de l’arc et tu dis : « Au nom de Dieu, Seigneur et Maître de ce jeune homme », tu me tires alors la flèche et si, tu fais tout cela, tu me tueras sûrement ». Il rassembla donc les gens sur un même plateau, crucifia le jeune homme sur le tronc d’un palmier, prit une flèche de son carquois et la plaça au milieu de la corde de l’arc. Puis il dit : « Au nom de Dieu, Seigneur et Maître du jeune homme ! ». Il tira alors la flèche qui alla se planter dans sa tempe. Le jeune homme porta la main à sa tempe et mourut sur le coup. Les gens dirent alors : «  Nous croyons au Seigneur et Maître du jeune homme ». On vint dire au roi : «  Que dis-tu de ce que tu craignais ? Par Dieu, te voilà donc atteint de l’objet de la crainte et voilà que ton peuple à cru en Dieu ». Il ordonna de creuser des fossés à l’entrée de chaque route. On les creusa et on y alluma le feu. Le roi dit :  « Jetez-y tous ceux qui ne veulent pas renier leur foi ». C’est ce qu’ils firent jusqu’à ce que vint une femme avec son petit. Elle eut peur et refusa de se jeter dans le feu. Son enfant lui dit : « Mère ! Patiente car tu es sur la juste voie ». (Rapporté par Moslem) 

31. Anas (DAS) a dit : «Le prophète (saws) passa devant une femme qui pleurait auprès d’une tombe. Il lui dit : « Crains Dieu et sois patiente ! » Elle dit : « Laissez moi en paix ! Tu n’as pas été touché par le malheur qui m’accable et tu n’a jamais rien connu de tel. » Quelqu’un lui dit : « C’est le Prophète (saws) » Elle se présenta à la porte du Prophète (saws) sans y trouvé de portier (pour l’en empêcher). Elle dit au Prophète (saws) : « Je ne t’avais pas reconnu ». Il dit : « La patience n’est digne de ce nom qui si elle pleurait si elle se manifeste au premier choc. » (Dans une autre version de Moslem : cette femme pleurait l’un de ses enfants. ) 

32. Abou Hourayra (DAS) rapporte que le messager de Dieu (saws) a dit : « Dieu le Très-Haut dit : «Quand Je reprends à Mon esclave croyant l’âme de l’être qu’il aime le plus au monde et qu’il se montre patient dans l’espoir de Ma récompense, Je n’en ai d’autre récompense pour lui que le Paradis. » (Rapporté par Al Boukhari) 

33. Aisha (DAS) a dit avoir interrogé le Messager de Dieu (saws) sur la peste. Il l’informa que c’était un fléau que Dieu le Très-Haut envoie sur qui Il veut .Il en a cependant une miséricorde pour les Croyants car il n’est pas un être se trouvant en pleine épidémie peste restant malgré cela dans son pays (pour ne pas propager la maladie), s’armant de patience dans l’espoir de Ma récompense et convaincu que seul peut l’atteindre ce que Dieu lui a prédestiné, qui n’ai un salaire égal à celui du martyr ». (Rapporté par Al Boukhâri) 

34. Anas (RA) rapporte ceci:  « J’ai entendu le messager de Dieu (saws) dire : « Dieu Tout Puissant a dit : « Quand J’éprouve Mon esclave dans les deux choses qu’il aime le plus (ses yeux) et qu’il se montre patient, Je lui donne le Paradis en dédommagement de leur perte ». (Rapporté par Al Boukhâri) 

35. ‘Ata’ Ibn Rabah a dit :  « Ibn ‘Abbas (RA) m’a dit : «  Veux-tu que je te montre une femme de ceux que Dieu destine au Paradis ? » Je dis : « Oui ». Il dit : « Cette femme noire est venue dire au prophète (saws) : « J’ai des crises d’épilepsie au cours desquelles il m’arrive de me découvrir malgré moi. Prie donc pour moi Dieu le Très-Haut » ! Il lui dit : «  Si tu veux bien patienter, tu as le Paradis et, si tu veux que je prie Dieu le Très-Haut pour ta guérison, je le fais et Il te guérira ». Elle dit : « Je préfère plutôt patienter ». Puis elle ajouta : « Il m’arrive dans ces crises de me découvrir, prie Dieu pour que cela ne m’arrive plus ». Et il pria pour elle ». (URA) 

36. ‘Abdullâh Ubn Mas’ud (RA) a dit : « C’est comme si je voyais encore le messager de Dieu (saws) racontant l’histoire de l’un des Prophètes (as) que son peuple avait frappé au point de faire couler son sang. Il essuyait le sang de son visage et disait : « Seigneur Dieu ! Absous mon peuple car il est ignorant ». (URA) 

37. Selon Abou Sa’id et Abou Hourayra (RA), le Prophète (saws) a dit : « Il n’est pas une fatigue ou une maladie, ou un souci, ou une peine, ou un mal, ou une angoisse qui touche le Musulman, jusqu’à l’épine qui le pique, sans que Dieu ne lui efface à cause de cela une partie de ses péchés ». (URA) 

38. Ibn Mas’ud (RA) a dit : « Je m’introduis chez le Prophète (saws) alors qu’il agonisait. Je dis : « O  Messager de Dieu ! Te voilà donc dans de cruelles souffrances ! ». Il dit : « Oui vraiment. Je souffre autant que deux personnes ». Je dis « C’est que tu as ainsi deux salaires ? » Il dit : « Oui, c’est ainsi. Il n’est pas un Musulman qui souffre d’un mal, d’une piqûre d’épine, ou de quelque chose de plus important, sans que Dieu ne lui efface à cause de cela ses mauvaises actions et sans que ses péchés ne tombent comme tombent les feuilles mortes de l’arbre ». (URA) 

39. Abou Hourayra (RA) a dit, le Messager de Dieu (saws) a dit : « Celui a qui Dieu veut du bien se voit touché dans ce qu’il à de plus cher ». (Rapporté par Al Boukhâri) 

40. Selon Anas (RA), le Messager de Dieu  (saws) a dit : « Aucun d’entre vous ne doit souhaiter la mort pour un mal dont il souffre. S’il doit absolument le faire qu’il dise : «  Seigneur Dieu ! Garde-moi en vie tant que la vie m’est préférable et fais-moi mourir si la mort m’est préférable ». (URA) 

41. Khabbab Ibn Al Aratt (RA) a dit : « Nous nous plaignîmes un jour auprès du Messager de Dieu  (saws) alors qu’il était allongé à l’ombre de la Ka’ba, la tête appuyée sur son manteau. Nous dîmes : « Que n’appelles-tu pour nous le secours de Dieu ? Que ne pries-tu pour nous ? ». Il dit : « Parmi ceux qui vivaient avant vous, on prenait l’un d’eux, on lui creusait un trou et on l’y mettait. On apportait ensuite une scie qu’on lui plaçait sur la tête qu’on sciait ainsi en deux morceaux. Ou bien on passait sur sa tête un peigne de fer jusqu’à lui arracher ce qu’il y avait au dessous de sa chair et de ses os. Ce n’arrivait pourtant pas à lui renier sa foi. Par Dieu, Dieu accomplira cette chose (l’Islam) jusqu’à ce que le voyageur aille sur sa monture de San’a’ à Hadramawt ne craignant que Dieu ou le loup pour ses troupeaux ». (Dans une autre version : « Alors qu’il appuyait sa tête sur son manteau et nous avions souffert de durs tourments de la part des idolâtres). 

42. Ibn Mas’ud (DAS) a dit : « Quand ce fut le fameux jour de Houneyn (nom de la rude bataile qui opposait les Musulmans à la coalition dédouine dirirfée par la tribu Haouazin devant le fief montagneux de Ta’if an VIII de l’Hégire) le Messager de Dieu  (saws) fit des préférences à certains dans le passage du butin. Ainsi donna-t-il à Al Aqra Ibn Habis cent chameaux. Il donna la même chose à ‘Ouyayna Ibn Hisn. Il donna aussi àà des gens parmi la noblesse arabe en les favorisant dans le partage. Quelqu’un dit alors : « Par Dieu, voila bien une répartition qui manque de justice et ou l’on a pas rechercher la satisfaction de Dieu. » Je ne rendis effectivement auprès de lui et lui contai la chose. Son visage devint rouge intense et il dit : « Qui donc est juste si Dieu et Son Messager de Dieu ne le sont pas ? » Puis il ajouta : «Que Dieu ait Moïse dans Sa miséricorde ! On lui a fait en effet des torts bien plus grands et il endura pourtant avec patience. » Je dis : « Je ne lui adresserai certainement plus jamais la parole après c qu’il a dit. » (URA) 

43. Anas (DAS) a dit : « Le messager de Dieu (saws) a dit : « Quand Dieu veut du bien de Son esclave, Il lui accélère son châtiment dans ce monde. Quand Il veut du mal de Son esclave, Il s’abstient de le châtier pour sa faute jusqu’à ce qu’il en recoive sa punition entière le jour de la resurection. Le Prophère (saws) a dit aussi : «La grandeur de la recompense va de pair avec la grandeur de l’épreuve. Dieu le Très-Haut, quand Il aime les gens, les éprouve. Celui qui accepte l’épreuve avec abnégation aura la satisfaction de Dieu ; et celui qui lui oppose son mécontentement, Dieu sera mécontent de lui. » (Rapporté par Attirmidhi) 

44. D’après Anas (DAS), l’un des fils de Abou Talha en était aux souffrances ultimes. Abou Talha sortit alors et l’enfant rendit l’âme. Quand Abou Talha rentra à la maison, il dit : « Quand est-il advenu de mon fils ? » Oummou Souleym (sa femme) lui dit : « Il est maintenant plus calme que jamais. » Elle lui présenta son diner qu’il mangea, puis eut avec elle des rapports. Quand il en eut terminé, elle lui dit : « Allez enterrer l’enfant. » Le lendemain matin Abou Talha se rendit chez le Prophète (saws) et l’en informa. Il lui demanda : « Avez-vous eu des rapports ? » Il dit : « Oui » Il dit : « Seigneur Dieu ! bénis-leur leurs rapports ! » Elle mit au monde un garçon. Abou Talha me dit alors : « Va le porter au Prophète et il envoya avec lui quelques dattes. Le Messager de Dieu (saws) demanda : « As-tu rapporté des choses avec lui ? » Je dis : « Oui, des dattes ». Le prophète (saws) prit et les mâcha. Il les plaça ensuite dans sa main et les lui colla à son palais. Il lui donna le nom de Abdullah. (URA) 

      Dans une autre version d’Al Boukhari : Ibn ‘ouyayna dit : « Un Ansarite m’a dit : « Je lui ai vu naître neuf garcons ayant tous appris le Coran. » Il voulait dire neuf des fils de leur enfant ‘Abdullah. 

      Dans la version de Moslem : l’un des fils de Abou Talha de sa femme, Oummou Souleym, mourut. Elle dit : « Quand il rentra à la maison, le lui présentai son dîner qu’il manga. Puis je me fis plus belle que jamais et nous eûmes des rapports. » Et lui dit seulement alors : « Que dirait-tu, o Abou Talha, si des gens prêtent à d’autres quelque chose pui leur demandent de la leur rendre, peuvent-ils la leur refuser ? ». Il dit : « Non » Elle dit alors : « Dans ce cas demande à Dieu de te récompenser pour avoir accepter avec résignation la port de ton fils. » Il se fâcha puis il dit : « Tu m’as d’abord laisser me souiller avec toi avant de m’annoncer la mort de mon fils ! » Il alla conter la chose au Messager de Dieu (saws) qui dit : « Que Dieu vous bénisse cette nuit ! »Il dit : « Elle tomba enceinte » Il dit encore : « Le Messager de Dieu était alors en voyage et elle était avec lui. Or quand le Messager de Dieu rentrait à Médine, il ne le faisait jamais de nuit. Quand ils furent près de Médine, elle fut prise par les douleurs de l’enfantement. Abou Talha de détacha de la caravane pour s’occuper d’elle. Le Messager de Dieu (saws) reprit cependant sa route et Abou Talha disait : « Seigneur ! Tu sais bien su j’aime sortir avec le Messager de Dieu quand il sort et rentrer avec lui quand il rentre. Me voici donc retenu par ce que Tu vois. » Oummou Souleym lui disait pourtant : « O Abou Talha ! Je ne sens pas mes douleurs habituelles. Poursuis donc ta route. » Nous nous remîmes alors en marche. Les douleurs de l’accouchement l’a reprirent de plus belle à leur arrivée à Médine et elle mit au monde un garçon. Ma mère me dit : « O Anas ! Ne laissez personne l’allaiter jusqu’à ce que tu l’aies porté au Messager de Dieu (saws) » Le lendemain matin, je le portai au Messager de Dieu (saws)… » et il conta la suite du récit. 

45. D’après Abou Hourayra (RA), le Messager de Dieu (saws) a dit : «  Le fort n’est pas celui qui terrasse ses adversaires, mais seul est fort celui qui se maîtrise dans la colère ». 

46. Souleymân Ibn Chord (RA) a dit : « J’étais assis aux côtés du Prophète (saws) cependant que deux hommes échangeaient des injures. Le visage de l’un d’eux devint rouge et les veines de son cou se gonflèrent. Le Messager de Dieu (saws) dit : « Je connais certainement un mot qui, s’il le disait, ferait partir ce qu’il ressent. S’il disait : «  Je me mets sous la protection de Dieu contre le Diable voué à la lapidation » cela ferait partir sa colère ». On dit alors à cet homme : « Mets-toi sous la protection de Dieu contre le Diable voué à la lapidation ». (URA) 

47. Selon Mou’adh Ibn Anas (RA), le Prophète (saws) a dit : « Celui qui refoule sa colère alors qu’il est capable de l’assouvir, Dieu Tout Puissant l’appelle le jour de la résurrection d’au-dessus les créatures et le laisse choisir ce qu’il veut parmi les Houris aux beaux yeux noirs ». 

48. Abou Hourayra (RA) rapporte qu’un homme dit au Prophète (saws) : « Donne-moi un bon conseil ! ». Il lui dit : « Ne te fâche jamais !». L’autre répéta plusieurs fois la même demande et, à chaque fois, il lui disait : « Ne te fâche jamais ! » (Rapporté par Al Boukâri) 

49. Selon Abou Hourayra (RA), Messager de Dieu (saws) a dit : « Le croyant et la croyante ne cessent d’être éprouvés dans leur corps, leurs enfants et leurs biens jusqu’à ce qu’ils rencontrent Dieu le Très-Haut sans avoir à répondre d’aucun péché ». (Rapporté par Tirmidhi) 

50. Ibn ‘Abbas (RA) raconte : « ‘Ouyayna Ibn Hisn vint une fois à Médine chez son neveu Al Hourr Ibn Qays qui était parmi les rares personnes que ‘Omar (RA) rapprochait de lui. (Les lecteurs du Coran formaient en effet l’entourage de ‘Omar et étaient ses conseillers, qu’ils fussent en âge mûr ou des adolescents). ‘Ouuyayna dit à son neveu : « Mon neveu !  Tu es introduit auprès de ‘Omar ; demande lui donc de m’accorder une audience ! ». ’Omar la lui accorda ; une fois entré chez ‘Omar, il lui dit : « Gare à toi, O Ibn Al Khattab ! Par Dieu, tu ne nous donnes pas en abondance et tu ne juges pas équitablement entre nous ». ‘Omar (RA) se fâcha tellement qu’il était sur le point de le frapper de sa colère. Al Hourr lui dit alors : « O Prince des Croyants ! Dieu le Très-Haut a dit à Son Prophète (saws) : « Sois peu exigent, ordonne selon la bonne coutume et détourne-toi des insensés » et cet homme fait partie des insensés ». Par Dieu ! ‘Omar, au simple rappel de ce verset ne le transgressa pas d’un pouce. Il respectait en effet scrupuleusement les prescriptions du Livre de Dieu exalté ». (Rapporté par Al Boukhari) 

51. Selon Ibn Mas’ud (RA), Messager de Dieu (saws) a dit : « Il va y avoir après moi du favoritisme et d’autres choses que vous n’aimerez pas ». On dit : « O Messager de Dieu ! Que nous ordonnes-tu de alors faire ? ». Il dit : « Vous remplissez vos obligations vis-à-vis des hommes et demandez à Dieu ce qui vous est dû ». (URA) 

52. D’après Abou Yahya Ouseyd (RA), un ansarité (Musulman de Médine) dit : « Messager de Dieu ! Peux-tu m’accorder une charge comme tu en as donné un tel ? ». Il lui dit : « Vous trouverez après moi quelque favoritisme. Acceptez-le avec patience jusqu’à ce que vous me rencontriez sur le bord de mon bassin » 

53. D’après Ibn Abi Awfâ (RA), le Messager de Dieu (saws), dans l’un de ses jours où il rencontra l’ennemi, attendit que le soleil penchât vers l’horizon et dit : « O gens ! Ne souhaitez pas la rencontre de l’ennemi et demander à dieu le salut. Mais une fois en face de lui, montrez-vous patients et sachez que le Paradis est à l’ombre des sabres ». Le Prophète (saws) ajouta : «  Seigneur Dieu ! Toi qui as fait descendre le Livre, qui divises le nuage et vaincs les coalitions, vaincs-les et donne-nous sur eux la victoire ! ». (URA)

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