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— Où il est bon de se mettre en groupe pour lire le Coran
1023. Selon Abou Hourayra (das),
le Messager de Dieu (bsdl) a
dit: «II n'est pas un groupe de gens qui se réunissent dans l'une des maisons
de Dieu (les mosquées) pour réciter le Coran et l'étudier en commun, sans que
la sérénité divine ne descende sur eux, que la miséricorde de Dieu ne les
recouvre, que les Anges ne les entourent de toutes parts et que Dieu ne les
cite parmi ceux qui sont auprès de Lui». (Rapporté par Moslem)
Récapitulation du
traducteur:
Le Coran est la parole éternelle et non créée de Dieu
qui s'est traduite en lettres et vocables arabes afin d'être à la portée de nos
esprits car, en réalité, la parole de Dieu n'a absolument rien de semblable à
la nôtre. C'est donc un Livre sacré qu'on ne doit toucher qu'en étant en état
de pureté morale et physique et, en particulier, après avoir fait les grandes
et petites ablutions. Si l'on voulait honorer ce Livre comme il se doit et si
l'on devait traduire toute notre reconnaissance pour cette grâce et cet honneur
sublime dont Dieu exalté nous a gratifiés sans aucune contre-partie de notre
part, nous devrions passer toutes les heures du jour et de la nuit à le lire et
à l'étudier pour méditer profondément sur les vérités transcendantes qu'il nous
apporte. Mais cela ne pourrait convenir qu'aux Anges, ces êtres tout d'esprit
et de lumière. Quant à nous, Dieu nous a créés d'esprit et de matière, et nous
devons répondre aux besoins de l'un et de l'autre. Aussi nous est-il uniquement
demandé de lire au moins une fois dans la vie la totalité du Coran et d'en apprendre
le premier chapitre (le Prélude) dont la récitation en arabe est indispensable
dans la prière. On doit aussi apprendre quelques autres courts chapitres pour
les unités de prière où l'on récite quelque chose après le Prélude. Le minimum
est la lecture de trois versets de n'importe quel chapitre. Cependant le
Paradis est infiniment vaste et comporte plusieurs degrés si bien que «nous y
venons des gens au-dessus de nous comme nous voyons aujourd'hui les étoiles».
(Hadith). Ces degrés sont acquis par les actes pieux volontaires qui doivent
venir après l'accomplissement des actes obligatoires.
Ces actes surérogatoires (Naouafel) se font dans la
prière, l'aumône, le jeûne et le pèlerinage grand ou petit. Ils se font aussi
par la lecture du Coran. Il nous est demandé de lire complètement le Coran
durant toute l'année. On peut le lire en une semaine, en un mois, ou en deux
mois. Le mieux est de le lire tous les mois en lisant un chapitre le matin et
un chapitre le soir. Cette lecture doit être nette et bien articulée (tartyl)
et elle se fait à voix modérée de façon à ce qu'on s'entende soi-même. Si on
est capable de le lire couramment et dans les règles de l'art et si l'on est
doué d'une belle voix, il est
recommandé de «chanter» le Coran, c'est-à-dire de le réciter selon une musique agréable
et inspirée spontanément par la beauté du texte.
Il ne doit y
avoir ni artifice ni recherche et l'on ne doit jamais se départir du profond
respect qu'on doit aux saintes paroles de Dieu. Si on se met en groupe pour
lire tout le Coran (chacun en lit une partie) pour ensuite le commenter et méditer sur les vérités et les lois
qu'il annonce, c'est encore mieux car l'Islam donne beaucoup plus de valeur à l'œuvre faite en commun.
Donc ceux qui veulent empêcher les gens de lire le Coran à voix haute à la mosquée ou ailleurs sont
des gens ignorants et injustes. Ceux qui critiquent les virtuoses de la
récitation de Coran et qui leur reprochent de le chanter sont des gens
dépourvus de goût et imperméables à tout ce qui est beau et sublime. Le grand
savant soufi, Mohieddine Ibn 'Arabi, dit que «les gens du Coran» sont ceux qui
le connaissent très bien et surtout le mettent en pratique. Ce sont ces gens
que le Coran désigne quand il dit: «Questionnez les gens du Livre de Rappel si
vous ne savez pas», car le Livre de Rappel est bien le Coran. Plusieurs Hadiths
affirment que les gens du Coran se retrouveront au Paradis au même endroit que le Coran. Ils disent que le Coran
aidera ses amis à supporter la solitude de la tombe et servira d'écran entre
eux et les Anges de la mort qui tourmentent les Injustes. Enfin le Coran
intercède auprès de Dieu en faveur de ses amis, c'est-à-dire ceux qui le
lisaient assidûment en ce monde et se conformaient strictement à sa règle.